Bientôt une ligne TGV pour l’Indre et Châteauroux ?

             

                          (Bientôt des TGV en gare de Châteauroux ?)

 

 

                 A compter du 1er janvier 2010 et par application du plan carbone, chaque litre de carburant sera dorénavant soumis à une taxation supplémentaire fixée, dans un premier temps, à 4 centimes par litre de sans plomb et à 4,5 centimes pour le gasoil. Avec cette nouvelle fiscalité écologique, l'Etat entend ainsi honorer les engagements qu'il a souscrit à l'occasion du Grenelle de l'Environnement, notamment celui de réduire de 400% les émissions de CO2 d'ici 2050. Cette nouvelle taxe carbone se veut également et avant tout, incitative, dans la mesure où son objectif est d'amener les français à adopter un comportement plus vertueux par rapport à l'utilisation de l'automobile. Plus que jamais, nous sommes donc invités à privilégier l'usage des transports en commun, lesquels sont nettement plus respectueux de notre environnement (un passager transporté en train génère ainsi 8 fois moins de carbone que lorsqu'il se déplace en voiture).

 

                Mais encore faut-il disposer d'une véritable alternative à l'automobile. Ce qui n'est hélas pas franchement le cas, pour le moment dans notre département.

Il y a quelque temps de cela, nous apprenions par exemple qu'un desserte ferroviaire modernisée et performante n'était malheureusement plus une priorité pour l'Indre, le projet de modernisation de la voie Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) ayant été définitivement écarté au profit d'un projet concurrent sacrifiant le Berry au profit la région Limousin.

Alors que la ligne POLT aurait permis de désenclaver le Berry en rapprochant sensiblement Châteauroux de Paris (grâce notamment à la technique du train pendulaire), le gouvernement a hélas privilégié la mise en service d'un tronçon TGV entre Limoges et Poitiers. Une opération 7 fois plus onéreuse que le projet POLT (2 milliards d'euros au total), pour un gain de temps extrêmement médiocre puisque cette ligne grande vitesse ne fera gagner à l'usager du Poitier-Limoges que 15 minutes par rapport à la liaison actuelle.

Entérinant un choix stratégique contestable, cette nouvelle section à grande vitesse prévue pour 2016 évitera, en outre, soigneusement l'Indre et Châteauroux contribuant ainsi un peu plus à l'isolement de notre territoire.

 

                     

                            (Le centre de la France dépourvu de toute LGV !)

 

       Fort heureusement le devenir ferroviaire de l'Indre ne semble pas complètement scellé. En effet, dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, l'Etat s'est engagé à étendre le réseau des trains à grande vitesse de 2.000 km supplémentaires. Un projet d'axe irriguant la grande région Centre-Auvergne a ainsi été arrêté afin, d'une part, de permettre le délestage de la ligne Paris-Lyon (vouée à la saturation à l'horizon 2020) et d'autre part, de procéder à un recentrage des dessertes grandes vitesses sur le centre de la France jusqu'ici déserté par les TGV.

Ce projet à plus de 10 milliards d'euros devrait voir le jour aux alentours de 2019, reste encore d'ici là à en préciser soigneusement les contours. Car si le principe d'un axe Paris-Clermond-Lyon a d'ores et déjà été validé (mettant Clermond à 2 h 00 de Paris contre 3 h 30 actuellement), le tracé définitif de cette nouvelle LGV est loin d'être arrêté. Pour l'Indre, l'enjeu est de taille, dans la mesure où notre département pourrait ici obtenir, ce qui lui a été refusé avec le projet POLT, soit l'irrigation de son territoire par une ligne grande vitesse.

Pour l'heure, 3 options concurrentes sont en lice. La première (tracé vert sur la carte) privilégierait une liaison Paris-Clermond en passant au plus court, soit par Nevers, avec pour principal inconvénient de laisser de côté notre département.

La seconde option (tracé rouge) consisterait à emprunter un itinéraire nettement plus favorable à l'Indre puisque la ligne passerait alors par Orléans, Vierzon et Bourges avant de rejoindre Clermond-Ferrand.

Enfin, une ultime alternative (tracé jaune) prévoit de s'appuyer sur le tracé rouge pour déployer, depuis Bourges, un barreau secondaire connectant alors Châteauroux et Limoges au réseau à grande vitesse.

 

          

                        (Quel tracé pour la future LGV de Centre-Auvergne ?)

 

        

             A ce jour, aucun arbitrage n'a encore été rendu mais gageons que les tractations vont bon train et que les lobbies sont déjà à la manoeuvre dans les couloirs de Matignon et du Ministère des Transports. Espérons seulement ici que les élus de l'Indre aujourd'hui en responsabilité (on pense notamment au Sénateur-Maire de Châteauroux ou encore au président du Conseil Général de l'Indre) n'adopteront pas, quant à eux, un train de sénateur pour aller défendre, à la capitale, la cause de notre département et de son chef-lieu. Car ceux qui ont laissé, avec résignation, notre département perdre ses régiments ou encore subir la désindustrialisation de son tissu économique, seront-ils en mesure cette fois-ci de peser efficacement sur un processus décisionnel lourd de conséquence pour le développement futur de notre territoire ? Seul l'avenir nous le dira …

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20/09/2009
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