Dans l'Indre, la crise est finie ! (puisqu'on vous le dit)
(Le département de l'Indre est-il sorti de la crise ?)
La période estivale aura donc été salutaire !!! Aux Français, tout d'abord, qui ont pu enfin partir en congés après une année particulièrement éprouvante. A la France et plus largement à l'économie mondiale, d'autre part, qui après une annus horribilis renoueraient, enfin, avec la croissance.
Vous n'en êtes pas convaincus ?!! Pourtant les medias s'emploient - avec une énergie qui force l'admiration - à crédibiliser cette hypothèse.
Les prémices d'une reprise économique se font déjà sentir ; les indices boursiers sont, sur toutes les places financières, orientées à la hausse ; les investissements en capital risque augmenteraient à nouveau, …
Voici le genre de discours que l'on peut entendre depuis le retour des vacances.
Le département de l'Indre n'est, bien sûr, pas épargné par cette vague d'enthousiasme collectif. Dans son édition du 28 août dernier, la Nouvelle République par exemple, nous annonçait déjà, chiffres à l'appui, un reflux du nombre de chômeurs dans le département. L'Echo, quant à lui, évoquait il y a 15 jours, l'étonnante inflexion des indicateurs économiques enfin "positivement orientés".
Reste à savoir si ce bel unanimisme est bien le reflet de la réalité économique ou plutôt le signe d'une conversion générale des médias à la méthode Coué ?
Hélas, on peut craindre que cette dernière hypothèse soit plus sûrement fondée que la première.
Certes, les indices boursiers sont au plus haut depuis le début de l'année ... mais avec le phénomène de découplage de la sphère financière du reste de l'économie traditionnelle, on peut aujourd'hui douter d'une quelconque corrélation entre ces deux secteurs.
Les entreprises s'apprêteraient à stimuler à nouveau le tissu économique, notamment en renouant avec une politique d'investissement volontariste ? Paroles plaisantes à entendre mais difficiles à croire car comment expliquer que des investisseurs réputés avisés se méprendraient aussi lourdement dans leurs interprétations macro-économiques. Car ci on perçoit effectivement un léger frémissement de l'activité générale, dans le même temps on constate une dégradation continue des chiffres concernant les ventes au détail (pourtant seul indicateur fiable du niveau de consommation). Dès lors, comment ne pas voir dans ce prétendu redémarrage des affaires, un simple phénomène conjoncturel lié au cycle des stocks. Les entreprises ayant donc massivement déstockées au début de la crise, procéderaient aujourd'hui à de simples opérations de restockage, d'où un surcroît temporaire d'activité.
S'agissant, enfin, de la baisse du chômage, comment ne pas y voir là un interprétation fallacieuse de la réalité, surtout lorsque l'on connaît les modes de calcul qui prévalent en la matière ! Ainsi pour l'Indre, on nous annonce en juillet (la NR du 28 août), une baisse du nombre de chômeurs (ils seraient 2% de moins qu'en juin). L'ennui c'est que ce chiffre plutôt « miraculeux » fait peu de cas des quelques 500 salariés dernièrement licenciés et purement et simplement effacés des statistiques du chômage dans la mesure où ils sont placés en contrat de transition professionnelle (CTP). Un dispositif en vertu duquel ces 500 salariés ne sont plus considérés comme des demandeurs d'emploi mais plutôt comme des stagiaires de la formation professionnelle (alors même qu'ils restent en attente d'un reclassement par le Pôle Emploi !!!).
De toute façon - et même abstraction faite de ces 500 licenciés prétendument stagiaires - le taux de chômage dans l'Indre aura tout de même augmenté de 35% depuis janvier 2008 !!! (sources Insee/Assedic)
Mais oublions vite cette triste statistique et réjouissons-nous puisque la crise est derrière nous !