Saint Jean : une réhabilitation en trompe l’œil
La rénovation du quartier Saint Jean arrive à son terme et nos élus municipaux n'en finissent plus de s'enorgueillir du nouveau visage qu'arbore le quartier. C'est vrai que Saint Jean a changé et qu'apparemment il y fait mieux vivre, mais les apparences peuvent parfois être trompeuses. En fait on peut carrément s'interroger sur la stratégie de reconquête urbaine mise en place. Est-ce qu'abattre quelques tours, reconstruire quelques logements sociaux en mode pavillonnaire ou encore créer une esplanade sont des mesures suffisantes pour réhabiliter un quartier stigmatisé par le sous-emploi, l'insécurité et l'exclusion ?
Le taux de chômage, par exemple, y est toujours aujourd'hui 3 fois plus important que sur le reste de l'agglomération (avoisinant ainsi les 40% début 2009 !!!). Le pourcentage de famille monoparentale y est toujours le plus important de la ville puisqu'un tiers des familles résidant à Saint Jean n'ont en effet à leur tête qu'un seul représentant légal (alors que ce taux n'est que de 14,8% pour le reste de la commune).
S'agissant du nombre de non-diplomés présents sur le quartier, il est également très élevé. A Saint Jean, presque un habitant sur 2 est sans diplôme contre seulement 20% sur le reste de l'agglomération.
Le revenu net disponible par foyer fiscal y est également le plus faible de toute la ville. A ce jour, le revenu médian à Saint Jean n'est que de 6.359 € par an et par foyer fiscal alors qu'il est de plus du double en moyenne à Châteauroux.
Enfin, et malgré la soi-disante politique de « résidentialisation » menée par l'actuelle conseil municipal – politique consistant à fixer sur le quartier des habitants propriétaires de leur logement - le taux de résidants hébergés en locatif HLM y est encore de 85% tandis qu'il n'est que de 33 % pour l'ensemble de l'aire urbaine !
On pourrait, à loisir, poursuivre la litanie des stigmates dont souffre le quartier Saint Jean mais dans quel but le diagnostic est depuis longtemps connu des services municipaux sans qu'aucune mesure utile n'ait été prise pour y remédier.
Pas sûr toutefois que l'illusion collective suscitée par la rénovation du quartier dure encore longtemps. Pour ma part, je suis sûr que sous peu, on entendra reparler de la « Zup Saint Jean » et de son climat dégradé.
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