Et pendant ce temps, à Châteauroux, les écoles ferment ...

                                 


Aujourd'hui, à Châteauroux, un constat s'impose : la jeunesse n'incarne plus l'avenir. En tout cas tel est le point de vue de la municipalité, qui en moins d'un mois aura procédé à la fermeture de 2 écoles (les écoles Françoise Katz et les Capucins du centre-ville) ainsi qu'à la fusion de deux autres (les écoles Nicolas Charbonnier et Frontenac sur le quartier Saint-Jean).

Le rythme effréné et surtout la détermination avec laquelle, Monsieur Mayet entend procéder au démantèlement de l'institution scolaire est, par ailleurs, sans précédent.

Aussi, comment ne pas s'interroger face à l'attitude démissionnaire d'un Maire qui visiblement ne nourrit plus aucune ambition pour sa ville, si ce n'est d'en fermer, une à une, les écoles.

Ne mesure-t'on pourtant pas l'avenir d'une commune, d'un territoire, ou même d'un département à l'aune des efforts d'investissement qu'une collectivité consent à l'égard des plus jeunes générations ?

Cette conviction, beaucoup d'élus de la République fort heureusement la partagent encore ; à l'instar de tous ces maires de communes rurales qui déploient bien souvent des trésors d'énergie pour sauver l'école du village.



                              

                       (L'école Françoise Katz rayée de la carte ...)



Hélas, à Châteauroux, on assiste au scénario inverse. Tout se passe comme si l'équipe municipale soucieuse de donner des gages à son électorat de droite, anticipait et amplifiait même les objectifs gouvernementaux, fixés, rappelons-le, pour la seule année 2010, à 16.000 suppressions de postes d'enseignants (50.000 postes ayant déjà disparu depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée).

Gageons qu'au rythme où se produisent les fermetures et autres fusions de classes, Châteauroux aura largement contribuée, à la plus grande satisfaction de l'UMP locale, à remplir sa part du contrat. Monsieur Mayet, en bon élève de la majorité présidentielle, entend donc, avec zèle, appliquer à sa ville, la  politique anti-sociale que s'est fixé le gouvernement Fillon.


                             

                                   

 

Mais non content d'apporter sa pierre à l'édifice, notre Sénateur-Maire entend lui aussi ajouter sa touche personnelle à cette grande œuvre collective de démantèlement.

En effet, en inaugurant à la rentrée scolaire 2010 - en lieu et place des actuelles écoles Frontenac et Charbonnier - une école primaire à 10 classes et aux effectifs pléthoriques de 250 élèves (du jamais vu dans le département), Monsieur Mayet entend envoyer un message très clair à ses électeurs. Si pour rétablir les finances communales - mises à mal par la crise économique et la suppression de la taxe professionnelle - il faut réaliser des coupes sombres dratstiques dans les budgets municipaux ; qu'à cela ne tienne, Monsieur Mayet sera l'homme de la situation !!!

Monsieur le Maire est, en effet, tout à fait disposer à consentir les sacrifices nécessaires, et ce, quelqu'en soit les conséquences pour les populations locales, y compris les plus fragiles.

Et donc, si en scolarisant les enfants du quartier de Saint-Jean dans de méga-structures scolaires, on peut réduire - grâce aux économies d'échelle - un tant soit peu les déficits municipaux, pourquoi se l'interdire.

Et puis d'ailleurs, « qui se préoccupera réellement de la hausse du nombre des échecs scolaires qu'une telle mesure ne manquera pas de susciter à Saint-Jean », entend-t'on dire froidement du côté de l'Hôtel de Ville …


                                                                                           



Car tous les pédagogues et autres professionnels du monde de l'Education vous le diront, concentrer dans une même structure, 250 élèves souffrant déjà de lacunes scolaires avérés (les écoles Charbonnier et Frontenac étant toutes deux classées en zone d'éducation prioritaire) ne pourra que renforcer l'échec scolaire et hypothéquer encore un peu plus les chances d'intégration sociale et économique de ces populations.

 Alors même que depuis 30 ans, toutes les directives ministérielles émanant de la rue de Grenelle, insistent sur l'importance d'individualiser et de personnaliser la prise en charge pédagogique des élèves les plus faibles – en favorisant notamment la création de classes à faibles effectifs intégrés à des ensembles scolaires de taille humaine - Monsieur Mayet entend, quant à lui, clairement s'affranchir de toutes ces recommandations.


           

                                                                                                      (Manifestation de parents d'élèves à l'Hôtel de Ville)



Là, où l'idéal-type établit à 120 élèves la capacité maximale d'une école primaire, Monsieur Mayet vise, quant à lui, une organisation quasi-industrielle, forte de plus de 250 élèves !!!

Même si nous savions déjà que pour Monsieur le Maire, la lutte contre le déterminisme social - qui veut notamment que les élèves des quartiers difficiles n'accèdent pas par les études à un meilleur statut social - n'était guère une priorité politique, comment ne pas réagir face à une telle régression sociétale.

En 10 ans de syndicalisme enseignant, jamais, personnellement, je n'aurais pensé qu'un jour notre pays puisse être confronté à un tel retour en arrière. Reste que cette politique là, une majorité de Français et de Castelroussins l'avaient pourtant bien plébiscitée en élisant, lors des dernières consultations électorales, Nicolas Sarkozy et son avatar local, Jean-François Mayet. Espérons, seulement, qu'en mars prochain, ces deux là ne reçoivent par le renfort d'un certain Hervé Novelli !



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07/02/2010
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