François Bonneau vs Hervé Novelli : Quel président pour la Région ?

                                        

 

Depuis le 1er octobre, nous connaissons le nom des deux principaux candidats en lice pour les futures élections régionales. Les électeurs de la région Centre auront donc à se déterminer entre François Bonneau, l'actuel président du conseil régional et son challenger Hervé Novelli, secrétaire d'Etat dans le gouvernement de François Fillon. Le socialiste sortant aura donc pour compétiteur un membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy.

Bien que l'on ne puisse réduire un scrutin au simple choix entre deux personnalités – le programme des candidats étant certainement tout aussi important – on cédera néanmoins ici à la facilité en limitant notre analyse aux seuls hommes.

Voici donc François Bonneau et Hervé Novelli présentés sous leurs meilleurs jours mais aussi sous leurs inclinaisons les moins plaisantes.

1 – Le tenant de la libre entreprise :

Hervé Novelli est le principal instigateur, en sa qualité de secrétaire d'état du commerce et de l'artisanat, du projet de loi instaurant en France le statut de l'auto-entrepreneur. Un dispositif permettant de créer nombre d'emplois grâce à un accroissement de la concurrence dans les secteurs de l'artisanat et de la prestation de services. Depuis le 1er janvier 2009, tout un chacun peut donc entreprendre ce type d'activité avec un minimum de contraintes : conditions de diplômes assouplies, charges et protection sociale réduites à leur plus simple expression, forfait fiscal …

 

2 - Sa victoire sans tâche dans le cadre des primaires UMP :

Alors que l'investiture UMP pour les régionales lui était disputée par Serge Lepeltier (Maire de Bourges), Hervé Novelli est parvenu toutefois à s'imposer sans mal. Avec 72,6% de voix en sa faveur, Hervé Novelli a littéralement écrasé son challenger, obtenant au passage un véritable plébiscite de la part des militants UMP de la région Centre.

 

3 – Un homme aux multiples compétences :

Hervé Novelli n'est pas seulement un "vieux grognard" de la politique, les arcanes de la finance internationale n'ont également plus de secrets pour lui. Pour avoir été banquier d'affaires dans un groupe américain, Hervé Novelli n'a plus rien à apprendre de la haute finance et de ses stratégies d'investissement à fortes marges de profits. Hélas, la banque en question - la Drexel Burnham bank- a fait faillite à la fin des années 80, suite à plusieurs affaires de délits d'initiés.

 

1 – Un militantisme aux limites des valeurs républicaines :
Alors jeune militant, Hervé Novelli se distingue par son activisme au sein de plusieurs groupuscule d'extrême droite (Occident, Ordre Nouveau) avant de rejoindre, en 1973, le Front National de Jean-Marie Lepen. Ce n'est qu'au début des années 80, qu'Hervé Novelli se rapproche, enfin, de partis aux valeurs plus républicaines et notamment de l'UDF dont il devient alors adhérent. En 1999, Hervé Novelli quitte l'UDF pour intégrer alors l'UMP, mettant ainsi fin à un parcours politique quelque peu mouvementé.

 

2 – Un cumul tout azimut de fonctions électives :

Au regard des nombreux mandats déjà accomplis, Hervé Novelli fait figure de véritable insatiable. L'intéressé a, en effet, exercé la plupart des mandats politiques existants, et ce, souvent de manière concomitante. Ainsi, Hervé Novelli a été tour à tour, conseiller municipal, adjoint au maire, maire, président de communauté de commune, conseiller général, conseiller régional, député, député européen. Aujourd'hui, Hervé Novelli convoite la présidence de région, en attendant mieux ?

 

3 – Un apologiste du libéralisme pure et dure :

Après avoir milité au Front National pendant une dizaine d'année, Hervé Novelli se convertit au libéralisme anglo-saxon pure et dure (tel que le pratiquèrent notamment Margaret Thatcher et son homologue Renald Reagan). Aujourd'hui encore, Hervé Novelli reste en France avec Alain Madelin - son ami de longue date - le chantre d'un libéralisme prônant une déréglementation totale et plus largement le démantèlement de tous cadres normatifs entravant les entreprises dans leurs quêtes de profits et de rentabilité accrue.

 

4 – « Qu'importe les moyens pourvu que je parvienne à mes fins ! » :

Voici résumée, en substance, la pensée politique d'Hervé Novelli. L'intéressé n'aura ainsi pas hésité, encore dernièrement, à user de ses relations au plus haut niveau pour obtenir de la presse qu'elle s'auto-censure. En cause un reportage diffusé par France 3 sur le passé frontiste d'Hervé Novelli. Recourant alors à divers moyens de pressions et d'intimidations, le secrétaire d'état obtiendra alors de la direction de la chaîne publique que ce sujet soit d'aventure purement et simplement interdit d'antenne !

                                                       

Le reportage de France 3 qui dérange Hervé Novelli
(Son passé à l'extrême droite ...)

 
 
 
1 – La vision d'un pédagogue :
De son passé d'ancien personnel de direction de l'Education Nationale, François Bonneau tient une conviction : c'est par l'excellence scolaire et l'élévation continue du niveau de formation et de connaissances des plus jeunes que l'on bâtira une société plus performante, plus humaine et plus responsable de son développement futur. Guidé par cette philosophie, François Bonneau n'aura eu de cesse, en tant que président de région, d'œuvrer pour doter les établissements scolaires de moyens pédagogiques accrus, leur permettant d'atteindre des objectifs toujours plus ambitieux.

 

2 – Une conception avant-gardiste de la croissance verte :

La région Centre fait partie des collectivités les plus engagées dans la green économie. Connu pour être le principal gisement d'emplois du 21ème siècle, le secteur des biotechnologies et de l'économie soutenable est à proprement parler le cheval de bataille de l'actuel président de région, lequel a multiplié les aides publiques en faveur du développement de ces filières. De même, François Bonneau a pris conscience de la nécessité de s'entourer de personnalités expertes de la question ; dernièrement il aura ainsi recruté le chef de mission en économie durable du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, Manuel Flam.

 

3 – Un bilan satisfaisant à la tête de la région Centre :

Malgré un contexte économique difficile, la région Centre a non seulement maintenu ses marges opérationnelles et notamment son effort en faveur de l'investissement (plus de 75 millions d'euros en 2008) mais aussi mis en place un ambitieux plan de relance régional. Par ailleurs, le Conseil Régional est parvenu à contenir l'endettement public - l'encours de la dette de la région reste inférieur à la moyenne des autres régions françaises - tout comme la pression fiscale exercée sur les contribuables puisque les taux d'imposition sont plus faibles dans notre région que pour la moyenne des autres régions.

 

 

1 – Une vision un peu trop candide du monde politique :

François Bonneau est en effet surtout connu pour être un élu de terrain, proche des ses électeurs et à l'écoute de leurs préoccupations quotidiennes. Un altruisme qui, hélas, dans le monde politique d'aujourd'hui peut s'avérer une faiblesse bien plus qu'une force. De nos jours, le combat politique autorise tous les calculs et toutes les combinaisons, y compris les moins recommandables.

 

2 – Membre d'un parti en plein déshérence :

Pas sûr que François Bonneau ait bien intérêt à faire valoir son identité socialiste à l'occasion de la prochaine campagne électorale. Alors que la guerre des "deux roses" continue à faire rage rue de Solférino, il est à craindre que le climat qui règne actuellement au P.S ne rejaillisse inévitablement sur l'ensemble des candidats se présentant sous les couleurs du parti socialiste.

 

3 – Président d'une collectivité sur la selette :

Qui n'a pas entendu parler du Comité Balladur et du rapport éponyme programmant notamment, d'ici 2014, le démantellement des régions. Dans ce contexte, on pourrait penser que la région Centre survivrait bien mieux à une présidence de droite qu'à une présidence socialiste.

En effet, on est en droit de penser que la majorité présidentielle serait moins encline à dissoudre, par le biais d'une réforme institutionnelle, des collectivités qu'elle viendrait de conquérir par les urnes.

 

                                              
                                                                         François Bonneau  commente le rapport "Balladur"

 

 

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                                                                                           Le webmaster



01/10/2009
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