L’Indre et le Revenu de Solidarité Active (RSA)

                                         (L'Indre à l'épreuve du RSA)

 

           Bien souvent, tout est affaire de sémantique. Ainsi, après 20 ans d'existence, le revenu minimum d'insertion (RMI) a cédé sa place au revenu de solidarité active (RSA), entré en vigueur dans l'Indre, le 1er juin 2009. Pour les publics les plus fragiles et les plus éloignés du marché de l'emploi, rien ne changera réellement. Ils continueront à percevoir pour tout secours, une allocation de base d'un montant de 450 euros par mois. Par contre, et là réside vraiment la nouveauté, le RSA va se substituer à tout un ensemble d'autres minima sociaux.

En effet, l'ambitieux dispositif de Martin Hirsch a pour objet de succéder en premier lieu au RMI, mais le RSA se substituera également à l'allocation pour parent isolé (API), à la prime pour l'emploi (PPE) ou encore aux contrats de cohésion sociale.

 

           Si le RSA se présente donc à l'origine comme une généreuse mesure destinée à améliorer la condition des plus nécessiteux, on peut se demander si au regard de son très large spectre d'action, il ne risque pas d'échouer à atteindre son principal objectif : celui de résorber définitivement la précarité en France.

L'utopie sociale n'est, en effet, jamais bien loin, surtout lorsque l'on prétend favoriser le retour massif à l'emploi - et donc à meilleure fortune - de publics en si grandes difficultés. D'autant que la conjoncture économique est, pour l'heure, extrêmement défavorable à l'activité salariée.

Avec un taux de chômage qui progresse à un rythme particulièrement soutenu, on peut même affirmer, sans prendre trop de risque, que le RSA échouera immanquablement dans sa dimension « active ». Dans l'Indre, par exemple, sur les 18 derniers mois, le chômage a augmenté de presque 30%, condamnant ainsi, dès le départ, toute aide qui serait essentiellement conditionné à la reprise d'activité de ses allocataires.

 

                      

            (un nouveau logo que l'on espère gage d'une plus grande efficacité ?)

 

            Bref, dans l'Indre comme ailleurs, on ne peut qu'être assez circonspect face à un dispositif aussi totalisant dans la réponse qu'il prétend apporter aux problématiques de la grande pauvreté. D'autant que le postulat portant sur les fonts baptismaux le RSA, à savoir le retour à une société du plein emploi, semble s'éloigner chaque jour un peu plus.

Mais nous jugerons bientôt le RSA dans les faits et nous verrons alors si ce nouveau dispositif parviendra à remédier au lent processus de paupérisation qui frappe notre département. Ainsi, entre 2001 et 2008, la frange de population éligible au RMI a progressé de 40% dans l'Indre ! (non ! ce n'est pas une faute de frappe, vous avez bien lu 40 % !).

 

                

         (Triste record pour un département, à bien des égards, sur le déclin)

 

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10/09/2009
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